Pascaline Le Tinier est auteure de 2 romans pour enfants Mystères à Brazzaville et Urgences dans la Brousse qui se déroulent au Congo où elle a vécu 3 ans. Etant moi même née au bord de ce fleuve, j’ai été tout de suite intriguée par ses histoires et son parcours. Ces romans positifs mettent en scène des « personnages fictifs mais réalistes dans une Afrique contemporaine sans misérabilisme». Ce sont des histoires d’aventure et d’amitié avec un petit français expatrié et ses amis congolais.
Une belle façon de partager avec les enfants sur la richesse de la diversité et de l’importance d’aller à la rencontre des autres. Ces romans sont disponibles sur Amazon, la Fnac et chez tous les bons libraires !
Quel a été ton parcours pour devenir auteure ?
Je suis au départ spécialisée en histoire de l’art, en peinture française, et je travaillais en tant qu’iconographe. Il y a 3 ans, nous avons quitté la France pour vivre au Congo et cette expatriation m’a donné l’occasion de faire de nouvelles choses.
J’ai démarré une newsletter pour mes amis, une sorte de blog privé, pour partager nos expériences et mes réflexions. Une de mes amies qui travaille dans l’édition, m’a proposé d’écrire un livre pour ado. Comme le thème ado ne m’inspirait pas tellement j’ai proposé de cibler les 8-12 ans, ce qui correspondait à l’âge de mon fils… elle a aimé le projet !
Comment t’es venue l’inspiration pour ton livre ?
Je voulais écrire un livre inspiré de notre vie africaine. Nous avons voyagé durant ces 3 ans, fait des sorties en brousse, rencontré des gens extraordinaires. Par ailleurs je faisais du bénévolat dans une école et je trouvais dommage que ces enfants ne soient pas assez fiers de leur belle culture.
J’ai découvert un livre qui a été le « livre déclic », lors du salon du livre de Brazzaville. Il s’agit de L’incroyable histoire du collier du roi Makoko de Mbé d’Eugénie Mouayini Opou. Je me suis plongée dans cette histoire de collier et j’ai rencontré plein de gens, dont des descendants de ce roi pour en savoir plus. Certains disent qu’on ne sait pas où est le collier, d’autres qu’ils savent mais que c’est un secret…
Comment s’est déroulée l’écriture de ces livres ?
J’avais beaucoup d’idées que mon éditrice m’a aidée à trier. J’ai appris à m’organiser, à faire par exemple des petits dossiers sur des thèmes, des sensations, des réactions que peuvent avoir un personnage… Mon éditrice m’a guidée également sur le format pour cette tranche d’âge, où il faut que chaque chapitre donne l’envie de démarrer le suivant !
Est ce que le 2e livre est venu après ou il était prévu dès le début ?
Il a très vite été prévu en effet ! Lorsque mon éditrice a lu la fin du premier elle était heureuse de savoir qu’il y aurait une suite ! Le premier livre se passe en ville, le second est situé en brousse avec un focus sur la relation père-fils.
Comment fais tu la promotion de tes livres ?
Pour le premier livre publié en août 2015, j’ai pu participer au salon du livre de Brazzaville lors duquel il a été baptisé ! Mon livre a donc une marraine : l’écrivaine Emilie Flore Faignond qui est franco/belgo/congolaise. Elle a notamment écrit « Afin que tu te souviennes » un superbe livre sur son enfance africaine au Congo et en RDC et je suis très fière d’avoir une telle marraine.
Mon livre a été présenté au Ministre de la culture congolaise et mon seul regret est de ne pas avoir pu le présenter au Roi et à la Reine. Pour le second publié en juin 2016, cela a été un peu bousculé car nous avons déménagé au même moment. Cela fait donc partie de mes projets actuels.
Qui sont ce Roi et cette Reine ? (Le Congo est une république NDLR)
Il s’agit de titres honorifiques. Le Roi a un rôle plus politique et la Reine est la gardienne des fétiches. Ils ne sont pas mariés ou liés et ont chacun un village. L’accès en brousse n’était pas facile… cela me motive pour retourner un jour au Congo !
As tu eu des moments difficiles dans cette écriture ?
Au 2/3 du premier livre, j’ai failli abandonner. J’avais un blocage. Je suis allée à Paris et j’ai vu mon éditrice. Nous nous sommes retrouvées au Musée des Arts Premiers et devant le collier du Roi Makoko, lors d’une discussion passionnante, j’ai retrouvé l’inspiration. En rentrant, j’ai fini le livre en quelques jours.
Que retiens tu de ton expérience au Congo ?
Les rencontres avec des gens passionnants. Pour me ressourcer, j’allais voir des artistes et j’étais impressionnée par leur créativité avec 3 fois rien. Ils ont souvent été formés par d’autres artistes car tout est basé sur la transmission. J’ai notamment rencontré un sculpteur qui a créé une œuvre avec mes trois personnages. J’ai également appris à mieux comprendre les différences culturelles et cela m’a fait réfléchir sur la façon de vivre des occidentaux ou les préjugés que l’on peut avoir.
Quels sont tes projets ?
Nous venons de nous installer en Guadeloupe. Maintenant que nous nous trouvons nos nouvelles marques, je vais poursuivre la promotion de mes livres !
Pour suivre Pascaline Le Tinier: Facebook.com/pascaline.letinier